Les batteries virtuelles représentent une évolution majeure de l’autoconsommation solaire. Elles permettent de valoriser son surplus d’électricité sans investir dans une batterie physique. En 2025, plusieurs fournisseurs proposent des formules variées, avec des tarifs, abonnements et conditions très différents.
Ce guide vous aide à comprendre leur fonctionnement, leurs coûts réels et à choisir la solution la plus adaptée à votre installation photovoltaïque.
Batterie virtuelle : définition et fonctionnement
La batterie virtuelle est un service proposé par certains fournisseurs d’électricité. Elle vous permet de stocker votre surplus d’énergie solaire sur le réseau, sous forme de crédits d’électricité que vous pouvez récupérer plus tard, lorsque vos panneaux ne produisent pas.
Comment le crédit d’énergie est calculé et restitué
Chaque kWh produit mais non consommé est enregistré comme un crédit d’énergie. Ces crédits peuvent être utilisés à tout moment pour compenser votre consommation lorsque la production est insuffisante.
Le principe est souvent celui du 1 kWh injecté = 1 kWh restitué, mais certains fournisseurs appliquent des frais d’acheminement ou des limites de durée pour l’utilisation du crédit. Le compteur Linky mesure précisément ces échanges entre injection et restitution, assurant un suivi transparent de votre solde énergétique.
Différences avec une batterie physique (autonomie, durée de vie, aides)
Contrairement à une batterie domestique, la batterie virtuelle n’est pas un matériel physique installé chez vous. Elle ne nécessite donc ni espace, ni entretien, ni remplacement.
Cependant, elle ne vous rend pas autonome en cas de coupure de courant, puisque l’énergie reste sur le réseau.
Les batteries physiques conservent l’avantage de l’autonomie totale, mais leur durée de vie (8 à 15 ans) et leur coût initial (4 000 à 8 000 €) restent des freins.
La batterie virtuelle offre une solution économique et écologique, sans aides directes, mais souvent plus rentable que la revente du surplus à bas prix.
Modèles de tarification en 2025
Chaque fournisseur de batterie virtuelle applique sa propre logique de tarification. En 2025, trois grands modèles se distinguent : l’abonnement fixe, l’abonnement indexé sur la puissance et les frais liés à l’acheminement.
Abonnement fixe (€/mois) selon les fournisseurs
Certaines offres reposent sur un forfait mensuel indépendant de la puissance installée.
Ce type d’abonnement, souvent compris entre 10 et 20 €/mois, convient aux petites installations domestiques. Il permet une gestion simple du budget, sans surprise sur les coûts annuels.
Abonnement indexé au kWc (€/kWc/mois)
D’autres fournisseurs adaptent le prix en fonction de la puissance de votre installation.
Le tarif moyen observé en 2025 est d’environ 1 €/kWc/mois.
Ainsi, une installation de 6 kWc engendre un abonnement d’environ 6 €/mois, soit 72 €/an. Ce modèle proportionnel est souvent plus équitable pour les producteurs de grande taille.
Frais d’acheminement (€/kWh) et autres coûts (mise en service)
Outre l’abonnement, des frais variables s’ajoutent au contrat.
Les plus fréquents sont :
- des frais d’acheminement (souvent entre 0,04 et 0,06 €/kWh) appliqués à chaque restitution de crédit
- des frais de mise en service, facturés une seule fois, généralement entre 150 et 250 €
- parfois des frais de résiliation ou de gestion annuelle
- Ces coûts influencent fortement la rentabilité globale, surtout pour les foyers ayant un surplus important.
Combien ça coûte vraiment ?
Pour évaluer la pertinence d’une batterie virtuelle, il faut combiner les abonnements, les frais d’acheminement et le volume de surplus réellement stocké. Voici quelques repères concrets.
Exemples chiffrés pour 3 kWc, 6 kWc et 9 kWc
- 3 kWc : environ 3 €/mois d’abonnement, soit 36 €/an + frais variables (15 à 25 €)
- 6 kWc : environ 6 €/mois, soit 72 €/an + 30 à 40 € de frais d’acheminement
- 9 kWc : jusqu’à 9 €/mois, soit 108 €/an + frais liés à la restitution des crédits
- La majorité des foyers consomment leurs crédits sur l’année, ce qui permet de lisser le coût réel sur plusieurs mois.
Impact des frais d’acheminement selon le profil de surplus
Les frais d’acheminement sont souvent le facteur le plus sous-estimé.
Un foyer qui restitue 300 kWh paiera environ 15 € supplémentaires, tandis qu’un grand producteur réinjectant 1 000 kWh pourra dépasser 50 €.
Pour les ménages en forte autoconsommation, l’impact reste limité, mais il devient significatif si une grande part du surplus est réutilisée.
Seuil de rentabilité vs rachat du surplus (OA)
La batterie virtuelle devient rentable si la valeur du kWh restitué dépasse celle du kWh revendu au réseau.
En 2025, le tarif de rachat du surplus par EDF OA est d’environ 0,13 €/kWh pour les petites installations.
Ainsi, si les frais cumulés de la batterie virtuelle reviennent à moins de ce montant, la solution est avantageuse.
Elle devient particulièrement pertinente pour les foyers souhaitant consommer leur propre énergie plutôt que la vendre.
Comparatif des offres majeures
Le marché 2025 compte plusieurs acteurs proposant des formules de batterie virtuelle. Voici les principales caractéristiques des offres les plus connues.
MyLight (MySmartBattery) : paliers, abonnement, conditions
L’offre MyLight propose plusieurs capacités de stockage virtuel :
- 100 kWh pour environ 15 €/mois
- 300 kWh pour 24 €/mois
- jusqu’à 5 000 kWh pour environ 119 €/mois
- La gestion est centralisée via l’application MySmartBattery, qui affiche production, consommation et solde disponible.
- Des frais d’acheminement sont facturés pour chaque restitution, mais l’interface reste parmi les plus ergonomiques du marché.
Urban Solar : abonnement et stockage illimité
Urban Solar se démarque par son stockage illimité : vous pouvez restituer autant d’énergie que vous le souhaitez.
Le modèle repose sur un abonnement indexé à 1 €/kWc/mois et un frais d’activation d’environ 250 €.
Les frais d’acheminement tournent autour de 0,049 €/kWh restitué.
Une solution simple, transparente et adaptée aux grandes installations domestiques.
Autres acteurs (ex. JPME) : points d’attention et avis consommateurs
Des entreprises comme JPME ou Monabee proposent aussi des formules de stockage virtuel.
Les différences se jouent sur la durée d’engagement, la capacité maximale et la souplesse de restitution.
Les avis consommateurs soulignent l’importance de lire attentivement les conditions de restitution et de vérifier si un changement de fournisseur d’électricité est requis.
Conditions, éligibilité et compatibilités
Avant de souscrire une offre de batterie virtuelle, il est essentiel de vérifier la compatibilité de votre installation et les éventuelles implications contractuelles.
Changement de fournisseur d’électricité : implications
La plupart des offres nécessitent de devenir client du fournisseur partenaire (MyLight, Urban Solar, JPME).
Le changement est simple mais peut entraîner la perte de certaines options tarifaires ou remises spécifiques.
Il convient de comparer le prix de l’électricité avant et après souscription pour s’assurer du gain global.
Compatibilité onduleurs/micro-onduleurs et Linky
Votre installation doit être compatible avec le compteur Linky, capable de mesurer précisément l’énergie injectée et consommée.
Certains onduleurs plus anciens peuvent nécessiter une mise à jour logicielle ou un module de communication pour dialoguer avec le système de stockage virtuel.
Un diagnostic rapide par l’installateur permet de vérifier cette compatibilité.
Cumul d’options tarifaires (HP/HC) et contraintes
Les contrats à heures pleines/heures creuses peuvent compliquer la restitution des crédits d’énergie, car la valorisation du kWh change selon la période.
Certaines offres limitent l’usage du crédit aux heures pleines. Il est donc important de vérifier la correspondance entre votre contrat d’électricité et votre offre de batterie virtuelle pour éviter les pertes de rentabilité.
La batterie virtuelle en 2025, une alternative crédible à la batterie physique.
Les abonnements varient entre 3 et 20 €/mois selon la puissance et les conditions d’acheminement.
Pour bien choisir, il faut évaluer :
- le volume de surplus produit
- le coût global des abonnements et frais
- la compatibilité de votre installation et de votre contrat
Une étude personnalisée reste la meilleure façon de déterminer la solution la plus rentable entre autoconsommation, revente et stockage virtuel.
