Entre flambée des prix de l’électricité et pressions environnementales croissantes, de plus en plus d’entreprises s’interrogent sur le photovoltaïque. Passer au solaire n’est plus seulement un choix écologique, c’est un levier économique et stratégique.
Prime à l’autoconsommation, obligation d’achat, allègements fiscaux, aides régionales… les solutions sont nombreuses pour financer votre installation et en accélérer la rentabilité.
Pourquoi passer au photovoltaïque en 2025 pour votre entreprise ?
Depuis 2020, le marché de l’électricité connaît une forte instabilité. Même si certaines périodes voient les prix redescendre, les hausses soudaines restent fréquentes. Installer du photovoltaïque permet à votre entreprise de reprendre le contrôle sur ses coûts énergétiques.
En produisant votre propre électricité, vous :
- réduisez immédiatement vos dépenses énergétiques
- sécurisez vos budgets face aux fluctuations du marché
- valorisez durablement votre bâtiment
- diminuez votre empreinte carbone, un atout essentiel dans les appels d'offres
- renforcez votre image RSE, un critère désormais incontournable pour vos clients, donneurs d’ordres et partenaires
Le solaire devient un levier stratégique : il améliore votre compétitivité tout en prouvant votre engagement dans la transition énergétique.
La prime à l'autoconsommation : un levier direct pour votre investissement
Les entreprises cherchant à réduire leurs coûts énergétiques peuvent compter sur la prime à l'autoconsommation photovoltaïque. Versée par EDF OA, cette aide finance une partie de l'installation de panneaux solaires, avec des mises à jour 2023 qui redéfinissent son utilisation stratégique.
Qu'est-ce que la prime à l'autoconsommation photovoltaïque ?
La prime est une aide unique versée par EDF OA aux entreprises optant pour l'autoconsommation avec vente du surplus. Elle concerne les installations en toiture ou sur ombrières, avec une puissance maximale de 100 kWc. Son objectif : inciter l'utilisation locale de l'électricité produite.
Pour en bénéficier, l'entreprise doit respecter trois critères : installation sur un bâtiment existant, puissance < 100 kWc et réalisation par un professionnel certifié RGE. Ces exigences assurent la qualité des projets.
Quels sont les montants et les modalités de versement ?
Les montants (T3 2025, valables jusqu'au 30/09/2025) dépendent de la puissance :
- Puissance ≤ 3 kWc : 80 € / kWc
- Puissance entre 3 et 9 kWc : 80 € / kWc
- Puissance entre 9 et 36 kWc : 180 € / kWc
- Puissance entre 36 et 100 kWc : 90 € / kWc
Les installations <9 kWc reçoivent la prime en un seul versement. Au-delà, 80% est versé la première année, puis 5%/an sur quatre ans. Cette répartition optimise la gestion financière du projet.
Les conditions d'éligibilité pour les entreprises
Pour accéder à cette aide, l'entreprise doit : choisir l'autoconsommation avec vente du surplus, limiter la puissance à 100 kWc et faire appel à un professionnel certifié RGE pour une installation sur bâtiment bâti (toiture, hangar, ombrière). La certification RGE garantit un montage conforme aux normes.
Les entreprises doivent aussi anticiper les évolutions réglementaires, comme l'obligation de solarisation des grandes surfaces neuves. Ces mesures renforcent l'intérêt des projets solaires, couplés à des avantages fiscaux (réduction d'IFER, récupération de TVA 20% pour projets >3 kWc).
L'obligation d'achat (OA solaire) : un revenu garanti sur 20 ans
En plus de la prime à l'investissement, l'État garantit un revenu stable aux producteurs d'électricité solaire via le mécanisme de l'obligation d'achat. Ce dispositif permet de sécuriser la rentabilité de votre projet sur le long terme.
Comprendre le mécanisme de l'obligation d'achat
L'obligation d'achat (OA solaire) oblige des opérateurs agréés, comme EDF OA, à acheter l'électricité produite par vos panneaux solaires à un tarif fixé par l'État. Ce tarif est verrouillé dès la signature du contrat et reste stable pendant 20 ans, protégeant votre entreprise des variations du marché de l'électricité.
Ce mécanisme s'applique uniquement aux installations en toiture ou sur ombrières photovoltaïques, avec une puissance inférieure à 100 kWc. Les tarifs sont révisés trimestriellement, mais ceux de votre projet restent figés pendant toute la durée du contrat.
Vente du surplus ou vente en totalité : quelle stratégie choisir ?
Deux options s'offrent à vous : la vente du surplus ou la vente en totalité. La première permet de consommer l'électricité produite et de vendre l'excédent. En 2023, le tarif d'achat est de 0,0731 €/kWh pour les puissances de 9 à 100 kWc. Cette solution optimise à la fois les économies sur la facture d'électricité et les revenus complémentaires.
La vente en totalité, quant à elle, consiste à céder 100 % de votre production. Elle convient particulièrement aux grandes installations. En 2023, les tarifs sont de 0,1243 €/kWh pour les puissances inférieures à 36 kWc et de 0,1081 €/kWh pour celles inférieures à 100 kWc. Ces tarifs, révisés chaque trimestre, sont déterminés à la date de votre demande de raccordement.
Comment bénéficier des tarifs de rachat ?
Pour accéder à ce dispositif, votre installation doit être réalisée par un professionnel RGE et implantée sur une toiture ou une ombrière. La demande de raccordement auprès d'Enedis déclenche automatiquement le processus de contractualisation avec EDF OA.
Attention : la règle de la "puissance P+Q" interdit de fractionner une installation pour bénéficier de meilleurs tarifs. La somme des puissances des installations situées à moins de 100 mètres et appartenant au même propriétaire est prise en compte. Enfin, les aides locales (subventions régionales) ne peuvent pas être cumulées avec les aides nationales.
Optimisez votre fiscalité grâce aux avantages dédiés
Au-delà des aides directes et des revenus garantis, l'investissement dans le solaire ouvre droit à des avantages fiscaux significatifs. Ces dispositifs permettent d'alléger le coût global de votre projet et d'améliorer sa rentabilité. En 2024, les entreprises bénéficient de mesures renforcées, notamment avec l'application du taux réduit d'IFER pour les installations photovoltaïques de plus de 100 kWc mises en service après janvier 2021.
La récupération de la TVA sur votre projet
Les entreprises assujetties à la TVA peuvent récupérer la TVA sur l'achat du matériel et les frais de main-d'œuvre. Ce taux de 20 % s'applique aux installations d'une puissance supérieure à 3 kWc, couvrant la quasi-totalité des projets professionnels. Cette mesure concerne aussi bien les coûts des équipements que de l'installation effectuée par un professionnel RGE.
Cette récupération réduit significativement le coût initial. Sur un projet de 50 kWc, la TVA récupérée peut atteindre plusieurs milliers d'euros, améliorant directement la trésorerie. Par exemple, pour un investissement de 100 000 € HT sur une centrale de 100 kWc, la TVA récupérée s'élève à 20 000 €, soit une réduction de 16,6 % du budget total TTC.
La réduction de l'IFER pour les grandes installations
L'Imposition Forfaitaire sur les Entreprises de Réseaux (IFER) est réduite de plus de 50 % pour les installations photovoltaïques supérieures à 100 kWc mises en service après le 1er janvier 2021. Le taux passe de 6,788 € à 3,479 € par kWc, avec un bénéfice maintenu pendant 20 ans.
Cette économie fiscale annuelle est particulièrement avantageuse. Pour une centrale de 150 kWc, l'économie atteint environ 500 € par an, soit 10 000 € sur la durée du dispositif. L'IFER est exonérée pour les installations en autoconsommation totale, offrant un choix stratégique pour les entreprises. La déclaration initiale (formulaire 1447-M-SD) doit être déposée avant le 1er mai de l'année d'imposition.
En combinant ces deux avantages, une entreprise installant une centrale de 120 kWc en 2024 pourrait économiser des milliers d'euros sur le coût d'acquisition (via la TVA) et réduire ses charges annuelles (IFER). Ces dispositifs, associés aux revenus de la vente de surplus électrique (jusqu'à 0,1081 €/kWh pour les projets ≤ 100 kWc), renforcent la rentabilité des projets solaires. Une planification rigoureuse des démarches administratives reste essentielle pour maximiser ces bénéfices.
Les autres dispositifs et points de vigilance
En complément des aides nationales, des opportunités locales existent. Cependant, certaines règles limitent les cumuls. Savoir les identifier et les intégrer à votre stratégie est essentiel pour maximiser les bénéfices.
Les subventions des collectivités locales et régionales
Les régions, départements et communes peuvent octroyer des aides financières pour les projets solaires. Ces subventions varient selon les territoires.
Par exemple, une entreprise implantée en Nouvelle-Aquitaine n'aura pas accès aux mêmes montants qu'une société basée en Île-de-France. Les conditions d'éligibilité, les montants et les démarches diffèrent donc localement.
Pour identifier ces aides, contactez votre mairie, votre CCI ou le conseil régional. Ces organismes détailleront les dispositifs disponibles dans votre zone géographique. Attention : certaines aides locales exigent une étude préalable par un professionnel RGE.
Attention à la règle de non-cumul des aides
Depuis 2021, une réglementation interdit le cumul de la prime à l'autoconsommation (aide nationale) et d'une subvention locale pour le même projet. Cette règle change la donne pour les entreprises.
Vous devrez donc choisir entre l'aide nationale et l'aide locale, en comparant leur rentabilité. Un calcul prévisionnel s'impose pour déterminer laquelle vous apportera le plus de bénéfices à long terme.
En cas de doute, sollicitez un conseiller spécialisé. Il pourra modéliser les deux scénarios et vous orienter vers la solution la plus avantageuse en fonction de votre puissance d'installation et de votre consommation électrique.
Le cas particulier des certificats d'économies d'énergie (CEE)
Les CEE, souvent méconnus, ne concernent pas les panneaux solaires photovoltaïques. Ces certificats ne s'appliquent qu'aux installations thermiques, produisant de la chaleur ou de l'eau chaude sanitaire.
Si votre projet implique des panneaux solaires thermiques, renseignez-vous sur cette aide. Elle pourrait compléter d'autres subventions pour réduire vos coûts d'équipement.
En revanche, pour les panneaux produisant de l'électricité (photovoltaïques), concentrez-vous sur les autres dispositifs présentés. Ces aides restent les seules réellement accessibles pour ce type de projet.


